Des travaux qui auraient dû être achevés en septembre 2023 mais surtout qui auraient dû être réalisés depuis plusieurs années !
Sous prétexte de devoir remplacer le fondoir à neige, la FFCAM a unilatéralement décidé de fermer le refuge du Goûter le 15 septembre 2024 au lieu du 30 septembre, arguant de l’urgence, alors que ces travaux auraient dû être faits à l’automne 2023 ! Aujourd’hui, comment justifier l’urgence alors même que ce fondoir est défectueux depuis de nombreuses années, avec en plus une suspicion de présence de glycol dans l’eau fondue !
L’explication de ce retard est toute autre…. simplement mercantile !
S’il y avait eu urgence, s’il y avait eu un doute sur la santé publique, il appartenait à la FFCAM de faire sans délai ces travaux, mais… la FFCAM a préféré attendre l’issue de la procédure d’assurances pour malfaçon et attendre de recevoir l’indemnité. Drôle de définition de l’urgence.
Une volonté délibérée de créer et entretenir des contentieux
C’est ainsi qu’au lieu de se rapprocher du bailleur, la commune de Saint-Gervais, la FFCAM a décidé manu militari de déférer la décision du maire d’interdire des travaux avant le 30 septembre.
Une décision de différer les travaux de 15 jours prise sans aucune concertation, méprisant ainsi tant la commune que les acteurs de la montagne.
La FFCAM a montré sans équivoque qu’elle refusait de prendre en compte la demande du Maire de la commune, seul responsable de la sécurité publique, y compris celle des alpinistes, de différer ces travaux de quelques jours seulement, 15. La FFCAM a aussi oublié de recueillir l’accord des guides locaux qui, contrairement aux affirmations de Niels Martin directeur de la FFCAM, ont seulement été informés de « l’éventualité d’une fermeture » sans que rien n’ait été acté. Olivier Begain, Président de la compagnie des guides du Val Montjoie tient toujours le même discours « les périodes d’ouverture des refuges doivent s’élargir ».
Quand le juge administratif donne raison à la FFCAM sur la base d’arguments partiaux
Il est évident que le juge administratif n’a pas saisi la situation de danger créée par la fermeture du refuge du Goûter à 3.800 mètres d’altitude et a donné raison à la FFCAM qui lui a fait croire que les alpinistes auraient des solutions de substitution pour remplacer les 120 places du refuge :
- Le refuge d’hiver du Goûter sans gardiennage… mais qui n’a que 24 couchettes
- L’abri de détresse Vallot … qui ne peut accueillir que 19 d’alpinistes en détresse et dans lequel il est interdit de dormir et de séjourner (arrêté préfectoral DDT-2020-1132dit APHN).
A la mi-septembre, la fermeture du refuge du Goûter ne dissuadera pas tous les alpinistes de tenter l’ascension du Mont-Blanc !
Bon nombre de celles et ceux qui ont programmé cette ascension de longue date ne renoncera pas à leur projet. Seront-ils tous capables de faire l’ascension d’une seule traite depuis le refuge de tête rousse 3.167 m jusqu’au sommet du mont-blanc 4.805,59 mètres et retour ? Si la réponse est oui, ce sera la démonstration que le refuge du Goûter est inutile et sa fermeture nécessaire, si la réponse est non, l’accidentologie parlera malheureusement d’elle-même.
La cordée des athlètes olympiques de PARIS 2024 annulée
Ce projet qui réunissait plusieurs athlètes français ayant participé aux JO de Paris devait se dérouler dans la deuxième quinzaine de septembre et être encadré par les guides de Saint-Gervais. Ce beau challenge est mort-né par la décision de la FFCAM. Il n’est plus possible de croire que la FFCAM est une fédération sportive !
Le refuge du Goûter est loin d’être un refuge modèle. Il cache un autre visage celui d’un refuge extrêmement polluant, chut il ne faut rien dire :
- Un fondoir inopérant imposant au gardien du refuge de faire monter de l’eau par de nombreuses rotations d’hélicoptère transportant des conteneurs de 500 litres. Au fait pourquoi cette pratique ne peut pas être prolongée entre le 15 et le 30 septembre ? Vive la pollution !
- Une station d’épuration qui dysfonctionne depuis sa mise en place, le gardien devant trop souvent actionner les vannes pour déverser les effluents chargés de produits chimiques directement dans les couloirs de l’aiguille du Goûter. Vive la pollution !
- Des panneaux solaires inefficients et insuffisants depuis l’origine ce qui nécessite la montée en hélicoptère de plusieurs milliers de litres de fioul pour les brûler à 3.800 mètres d’altitude et produire l’électricité nécessaire au confort du refuge. Vive la pollution !
Quand le business de l’hôtellerie est plus important que la sécurité des alpinistes
Pour ma part, je refuse de cautionner une décision, même bénie par le juge administratif, qui n’a pour objectif que de se préoccuper de l’activité commerciale des refuges en omettant la mission d’intérêt général qu’est la sécurité des alpinistes. Le sport est trop souvent l’excuse cachant une autre réalité, celle d’un business bien établi, comme c’est le cas ici. La commune a fait appel de la décision du Tribunal Administratif devant le Conseil d’Etat.
Il appartient aux acteurs de la montagne de se regrouper pour refuser que de telles décisions ne leur soient imposées.
Je resterai le David face au Goliath qu’est la FFCAM et les lobbies parisiens qu’elle actionne avec maestria. Je suis fier d’être qualifié par certains de « Cerbère du mont-blanc » à cela près que je ne garde pas l’entrée de l’enfer mais celle d’un mont-blanc pacifié par l’APHN, n’en déplaise à quelques-uns.
Il est temps, en raison de l’urgence climatique, de la nécessité d’adapter les activités dans la montagne, de préserver le métier de guides, de revenir à l’essentiel, l’intérêt général. Celui-ci n’étant pas assumé par la FFCAM dans le cadre de la gestion de certains refuges, dont celui du Goûter, nous devrons examiner ensemble la possibilité de résilier le bail emphytéotique …. pour motif d’intérêt général.